Quelle souffrance avait enduré cet homme
Celui de ne rien vouloir dire, refuser de parler
Taire ses sentiments pour devenir la bête de somme
D'une déchéance physique et morale qui s'installait
Son silence lourd à porter le plier d'un poids
Qui l'emmurait dans une vague de désespoir
Cédant à une panique intérieure contre son moi
Ne s'autorisant plus d'y trouver une lanterne d'espoir
Noyé dans sa solitude engloutie par ses vagues de détresses
Ne mesurant pas le déferlement qui battait la cadence
De son océan brassant l'écume rejetait par sa tristesse
Reflet de sa propre vie refoulant sa propre expérience
Cependant il ne vivait pas seul
Une femme au tempérament acariatre
Lui servait d'épouse parachevant le linceul
Qui l'envelopperait bientôt pour n'avoir pas pu la combattre
L'isolement mental dans lequel il s'enferma
Détruisit toutes ses chances de s'en sortir
Emmenant sur lui le chemin qui annonce l'heure de son trépas
N'avoir plus à lutter , ne plus devoir subir
Pour avoir cessé de parler depuis trop longtemps
Les mots coincés le conduisit à l'épuisement
Ne dit-on pas que le silence est précieux , que le silence est d'or
Ce silence trop retenu s'est transformé pour lui par un silence qui tue